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Historique de Tout.Ax0054-le-saigneur

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dimanche 29-août-2021 par AX -
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— Romans — 054 —2021

Axaence

Le saigneur
Chapitre 1
1

(:table border=0 width=100% cellspacing=0 cellpadding=0 class=infotab:) (:cellnr class=infott:) (:cell class=w10:) (:cell class=border-top:) (:cellnr class=infott:)Réflexion et inspiration : (:cell class=w10:) (:cell class=c1:)Une grange étrange ; en cherchant une poétique, en assemblant ces mots, une inspiration très nette d'un univers glauque relevant du cauchemar a fait naître une ambiance si prégnante que le début de l'histoire a commencé à s'écrire. (:cellnr class=infott:)Thème : (:cell class=w10:) (:cell class=c1:)- (:cellnr class=infott:)Principe : (:cell class=w10:) (:cell class=c1:)Tueur en série (:cellnr class=infott:)Contrainte : (:cell class=w10:) (:cell class=c1:)Ambiancer plutôt que se laisser emporter par la cruauté (:cellnr class=infott:)Durée : (:cell class=w10:) (:cell class=c1:)- (:cellnr class=infott:)Date : (:cell class=w10:) (:cell class=c1:)Janvier 2014 (:cellnr class=infott:)Recueil : (:cell class=w10:) (:cell class=c1:)2021 (:cellnr class=infott:)Longueur du texte : (:cell class=w10:) (:cell class=c1:)25770 (:cellnr class=infott:)Nombre de mots : (:cell class=w10:) (:cell class=c1:)4589 (:cellnr class=infott:)Statut : (:cell class=w10:) (:cell class=c1:)==========++En cours ++========== (:cellnr class=infott:)Collection : (:cell class=w10:) (:cell class=c1:)Roman (:cellnr class=infott:) (:cell class=w10:) (:cell class=border-bottom:) (:tableend:)

(:cellnr class=poetxt:)PITCH : (:cellnr class=poetxt:)Faire la mise en page des dialogues (:cellnr class=poetxt:)


Une grange est en vente. Un agent immobilier et un couple de clients s'arrêtent non loin de l'entrée et continuent à pied. L'agent décrit la ferme, délabrée et comment il pourrait la réhabiliter ou la détruire. Les poutres apparentes en très bon état sont le garant d'un bonne solidité. Si elle est conservée, avec quelques travaux, elle pourrait être aménagée en habitation principale. Un étage sur toute la longueur est possible, l'architecte consulté s'en porte garant.

Le couple, intéressé, veut voir l'état de la structure pour vérifier la faisabilité de cet étage d'habitation.

Devant cette porte immense, deux battants formant un arrondi, une porte à taille humaine permet de ne pas avoir à ouvrir le géant de bois, en chêne, du lourd !

— Vous pourrez transformer cette porte en une immense fenêtre. Ce vous assurera une luminosité importante, et un point de vue sur la vallée assez grandiose !

Tout en vantant l'avenir possible pour ce bâtiment peu engageant, l'agent immobilier choisit une énorme clé sur le trousseau. Il choisit d'ouvrir la grande porte pour laisser entrer la lumière. Une visite lugubre déservirait le rêve qu'il veut leur vendre. Le bruit de la serrure est éloquent : c'est de l'ancien. Il ouvre le premier battant : grincement, couinement… il faudra graisser les gonds. Cette porte doit mesurer six mètres de haut sur deux de large pour le moins. Le battant de droite est ouvert avec plus de difficulté, il lui faut pousser sur ses jambes pour forcer l'ouverture.

Le soleil entre dans cette bâtisse. Des relans de renfermé s'hexalent et s'évadent vers la sortie. Des pigeons s'envolent, dérangés par les intrus. Les rayons du soleil rendent visibles les poussières soulevées.

— C'est immense ! dit la jeune femme d'un ton de ravissement.

Les mots prononcés ont une sonorité différente en ce lieu. Le mari ressent une impression de cathédrale dédiée à l'agriculture. Un énorme tracteur déverse sa rouille sur le sol, celle-ci n'a pas complètement gagné, des écailles de peinture jaune résistent à ses attaques.

— Qui s'occupera de virer cet engin ?

L'agent immobilier interprète cette demande comme positive : ils sont intéressés par le bien.

— Ce sera à la charge du propriétaire.

Il s'avance et pointe sa main vers différents objets.

— Tout ce que vous ne voudrez pas garder sera mis à la déchetterie. Nous travaillons avec une entreprise qui s'occupera de cela. Ce sera proprement fait, rapidement s'il le faut.

La jeune femme s'avance.

— Il y a ici des outils très anciens que j'aimerai garder pour la décoration.

Tout en parlant, elle touche les objets qui pendent au bout de cordes. Elle se dirige vers un établi : lime, ciseau, couteau.

— Ils sont mouillés. Comment est la toiture ?

Elle prend un couteau en main.

— C'est bizarre, ces outils semblent plus récents.

Elle touche la lame, gratte la base.

— Ils sont sales mais récents. Le propriétaire utilise encore la grange ?
— Non, ils sont à l'étranger. Peut-être un voisin… répond l'agent immobilier.

Elle touche la pointe de la lame.

— Mais c'est du sang ! Il n'est pas séché…
— Impossible, rétorque l'agent.

Le mari regarde le sol et y voit du sang, une petite mare mouille la terre. Il se baisse pour en être sûr, une goutte tombe, un "floc" gras accompagne celle-ci, aussitôt absorbée par le sol. Le mari regarde au plafond, les deux autres en font autant. Une tâche s'est formée, colore le bois, cela provient de l'étage supérieur.

L'agent immobilier grimpe immédiatement à l'échelle pour rejoindre la plateforme servant à stocker le blé autrefois.

Sans être totalement arrivé en haut, il aperçoit un corps de femme suspendu par des chaînes, le sang s'écoule lentement, laissant des zébrures de sang sur une peau blanchâtre.

— Appelez la police, une femme est en train d'agoniser.

Il continue de monter à l'échelle et tente de décrocher la jeune femme. Il l'étend sur le sol, elle est glacée.

Il est sûr qu'elle est encore en vie : ses plaies continuent de saigner. Il met son par-dessus sur elle pour la réchauffer. Il prend son portable dans une de ses poches, il fait le numéro du Samu.

— Samu 76, j'écoute.

Il reconnaît la voix de son amie qui est de service.

— Jessy, c'est Al, mes clients viennent de te téléphoner. La fille est encore vivante, elle est en hypothermie. Appelle les pompiers, il faut du matériel pour la faire descendre. Il faut un médecin urgentiste, il ne pourront pas la déplacer tout de suite, elle est exangue, tout son sang est au sol. Elle est nue, aucun vêtement autour. Elle semble entre la vie et la mort. Elle est très abîmée, amenez des boissons chaudes, tout le monde va en avoir besoin. Dis-leur de faire attention, y a plein de traces partout. On vous attend.
— Al, on arrive, courage. Dit Jessy d'une voix fluette.
— Monsieur et Madame Bloss, je reste avec la petite jusqu'à l'arrivée des secours. Essayez de ressortir en reculant dans vos propres pas.

Les époux sont dans les bras l'un de l'autre, cherchant un réconfort pour survivre à cette découverte.

— On s'en souviendra de cette visite. Dis le mari.
— Mon chéri, sans cette visite, tu imagines… lui répond sa femme.

Les sirènes hurlantes se rapprochent. La cavalerie débarque.

D'abord l'urgence, prendre en charge la patiente. Le médecin et les infirmiers s'avancent prudemment pour ne pas compromettre les indices, sans pour autant ralentir leur avance dans cette bâtisse. Ils portent chacun du matériel médical et un brancard. Ils grimpent à l'échelle. Alexius cache le corps de la jeune fille. Quand ils enlèvent le par-dessus d'Alexius des larmes d'effroi perlent à leurs yeux. Immédiatement, ils la mettent sur le brancard tout en lui parlant.

— Mademoiselle, on s'occupe de vous, nous allons vous soigner sur place, puis nous vous emmènerons à l'hôpital. Vous pouvez nous dire votre nom ?

Il lui prenne la tension, la perfuse.

— Comment vous appelez-vous ?

Un d'entre eux la revêt d'une couverture de survie. Il lui passe une poche de sang.

— Merci de vos indications, Al, Jessy nous a prévenu que c'est vous qui aviez donné les indications. Pendant le temps du parcours, au vu des renseignements, nous avons décidé de lui passer du sang. Le choix s'est porté vers le O+, en espérant que cela marchera, qu'elle n'est pas rhésus négatif. Au vu de la situation, sans don de sang, elle sera morte dans un quart d'heure, une demie-heure tout au plus. Impossible de tester son groupe sanguin en si peu de temps.

Un autre infirmier se déplace, un crissement se fait entendre.

— C'est quoi ce bruit ?

Il regarde le sol.

— Du sel ?

Le médecin se baisse. Il y en a beaucoup. Il soulève le feuillard et regarde une des plaies.

— L'ignoble. Il a mis du sel sur ses plaies.
— Pourquoi faire ? demande Alexius.
— C'est un antiseptique. Sur une plaie, ça décuple la douleur. Si vous cicatrisez, ce n'est pas beau à voir, les chairs sont brûlées et ne guérissent pas normalement.
— Al vous pouvez y allez, les gendarmes vont vouloir vous entendre, dit le médecin.

Alexius se relève, il a un haut le cœur, le choc de la situation lui tombe dessus. Il a les jambes qui flageollent. Il reprend ses esprits et redescend. Une envie de café chaud lui vient à l'esprit. En arrivant en bas, un des scientifiques le guide pour sortir. Un infirmier le prend en charge.

— Vous allez bien Monsieur ?
— A votre avis ? dit-il d'un ton plein de rage. Vous avez du café ? d'un ton plus radouci

En regardant autour de lui, tout lui semble être un capharnaüm et pourtant chaque personne est efficace et sait quelle est exactement sa tâche.

Le couple d'acheteur est interrogé, chacun par un gendarme de la brigade.

Alioth est résigné.

— Sûr que la vente ne se fera pas avant un moment. Ils vont repartir d'ici avec de biens tristes souvenirs. Cette fille bigarrée de coupure, suintant de sang, une mort bien lente. Qui peut faire ce genre d'horreur ? La région n'a jamais connu ça.

s'approche. Il le connaît bien, c'est un fin limier, un très bon enquêteur.

— Il faut que je te pose quelques Le chef des logis Mansart questions.
— Je m'y attendais.
— Comment savais-tu qu'elle était encore en vie.
— Ses plaies saignaient. Si le coeur est arrêté, le sang ne s'écoule plus. C'est une des premières choses que j'ai expérimenté quand j'étais flic. Tu le sais, nous devons écouter notre instinct.
— Une chance, les secours vont peut-être la sauver !
— Le couple trouve bizarre que tu aies su qu'elle était encore en vie. C'est ce que je leur ai répondu : instinct d'ancien flic. C'est toi qui a fixé l'heure de la visite ?
— Non, c'est M. Brown, en fonction de ces rendez-vous de directeur d'entreprise.
— Ah ! C'est pas ce qu'il nous a dit !
— Depuis quand tu dévoiles un élément de l'enquête à un suspect, moi en l'occurence ?
— Depuis qu'un ancien flic devenu agent immobilier a toute ma confiance. Et qu'il a certainement enregistré des détails qu'il ne me dévoilera que s'il a ma confiance
— Vieux renard, mais fais attention, si j'ai appris quelque chose chez poulaga c'est qu'on a tous nos failles. J'ai failli trucidé mon dernier suspect.
— J'en ai entendu parler. Un pédophile des plus ignobles.
— Présumé… on a pas le droit de perdre son sang froid quand on est flic.
— Tu devais pas devenir privé ?
— Tu sais que maintenant il faut un bac plus deux ? Heureusement que j'ai versé dans le juridique. Pour m'installer, j'économise… Vendre des maisons me permet de me faire des relations. De plus, je commence à connaître la normandie sur les doigts de la main.
— Tu pourrais être consultant pour la police ou la gendarmerie ?
— Mouais. Mais je ne veux plus faire d'interrogatoire. Le tien n'est pas terrible en ce moment.
— Je ne me fatigue pas trop, la PJGN prend la suite, ils ne vont pas tarder à arriver. Une affaire comme ça, les gradés ne vont pas nous la laisser.

La scientifique photographie les détails, le sol, la position des outils, l'échelle, LE lieu infâme où ces professionnels semblent plâner au-dessus du sol, vision subtile, vue de l'entrée de la grange.

Viennent ensuite, ceux qui sachettent chaque objet, chaque particule intéressante ou suspecte. La boîte des sachets en contient beaucoup, mais ce ne sera pas suffisant, il en faut d'autres, la tâche est immense. Ils sont six sur cette tâche, six seulement de l'IRCGN, des renforts sont demandés à la section scientifique de la police, la PTS, au moins dix personnes supplémentaires.

A l'extérieur, des bandes fluo sont intallées sur des piqués plantés à la hâte.

Les interrogatoires continus. Une seule personne, Jamy enregistre, codifie les sachets, les entre dans la base de donnée sur son ordinateur, et les range ensuite dans des caissons qu'il clôt à l'aide de xxxxxxxx

A l'intérieur, une jeune femme de la scientifique, occupée à chercher des indices par triangulation, s'aperçoit que le sol lui renvoit un bruit différend sous son pied droit. Elle recule, teste le bruit ici, revient là, teste encore. Le son est différend, cela ne fait aucun doute. Elle interpelle ses collègues.

— J'ai trouvé quelque chose.

Elle se baisse, ôte la poussière, un interstice apparaît. Elle suit celui-ci, il semble que ce soit une trappe. Elle révèle un anneau. Elle regarde autour de cette limite : une trace de chaussure inscrite dans la poussière.

— Personne ne vient ! Photo ! Contourne la grange par les murs et vient à côté de moi !

Un photographe s'avance suivant ses indications et s'approche d'elle.

Pendant ce temps, Jolienne, une OSC, sort une petite boîte d'allumettes et en pose une à côté de l'empreinte.

— Regarde, je distingue une trace de pas dans la poussière, on ne va pas pouvoir faire d'empreinte en plâtre, avec l'ombre des lumières, il sera possible de redessiner la semelle.

Le photographe, Alain, prend des clichés sous plusieurs angles.

— Je ne vois pas d'autres traces, si elles existaient, nous avons dû les effacer avec nos déplacements. Elle n'a été visible que face à la lumière.

Elle ramasse l'allumette et la place dans un sachet. Elle servira à déterminer la pointure de la chaussure.

Elle époussète la forme. Un anneau. Une trappe en bois. Elle tente de soulever la trappe par l'anneau.

— Alain, pour moi seule c'est trop lourd, un coup de main ?

Il pose l'appareil photo. La trappe mesure environ un mètre de côté. Elle est épaisse.

— Mettez vos gants, s'il vous plaît.
— Excusez-moi, avec l'appareil c'est difficile d'en avoir.

Alain met ses gants, avec un effort soutenu, il soulève la trappe, puis aidé de Jolienne, chacun sur un côté, il l'ouvre. Deux barre de fer, de chaque côté sont reliées à la trappe et au sol. Une gouttière doublée d'une crémaillère stabilisent la trappe et l'oblige à rester ouverte à 90° sans pouvoir retomber.

— Elle n'a fait aucun bruit, disent-ils simultanément.

Un escalier est révélé, Il fait sombre, aucune lumière ne filtrant, voir la bout de l'escalier est impossible.

— Photos.

Alain retire ses gants et s'exécute. Plan éloigné, puis de plus en plus rapprochés.

— Vous pouvez m'éclairer ?

Jolienne prend sa lampe torche. Un sol dallé apparaît. Flash ! Flash ! Alain déclenche son appareil sous plusieurs angles. Alain est un peu surexcité de cette découverte, des relans d'enfance, d'aventures imaginées ou vécues lui font oublier le drame pour ne penser qu'à cette découverte.

Jolienne, observe le tunnel.

— Regarde Alain, pas de toile d'araignée, pas de poussière, tout cela semble entretenu.
— On y va ?

Non. On attend les ordres. Le pas indique peut-être que le cinglé est parti par là.

Elle cherche le chef des yeux. Elle interpelle le gendarme qui garde l'entrée.

— Appelez Mansart !

Après quelques échos venant de l'extérieur, il apparaît.

— Quoi ? dit-il sec et incisif.
— Chef des Logis, venez voir, il y a un passage sous la grange.

L'information se propage jusqu'à l'extérieur.

Une journaliste s'approche d'Alexius.

— Le beau Alex, tu as repris du service ?
— Non, je suis le découvreur avec le couple là-bas.
— Une déclaration ?
— Clara, lâche-moi ?
— Une invitation ?

Alexius souffle d'exaspération et se déplace. Il va se servir un nouveau café. Il ne connaît pas la personne qui fait le service.

— Stagiaire ?
— Non.
— Je suis un ancien flic.
— Je ne suis là que pour le café, je suis en service civique, je n'ai pas droit aux mission à caractère opérationnel. Je ne fais que de la prévention.
— Servir le café, c'est de la prévention ?
— On dira… prévention à l'endormissement, en attendant les renforts. Mon parrain gendarme, c'est Mansart.
— Vous ne pouviez pas mieux tomber, c'est un bon, peut-être le meilleur du coin.
— Vous savez, je suis de la campagne, dans ce genre de grange, il y a plusieurs entrées. Je n'ai pas eu le temps d'en parler.

Alexius semble penser à tout vitesse. Il interpelle un gendarme.

— Pouvez-vous remplacer la petite, pose pipi, je l'accompagne pour plus de sécurité.
— Rapide, alors ! Répond-il, agacé de ne pouvoir suivre tout ce qui passe à l'intérieur.

Alexius entraîne la petite pour faire le tour de la grange.

Le gendarme se demande qui est ce mec sans uniforme, mais la petite semble le connaître.

— En principe, il y a une porte à l'opposé de la principale, soit à gauche, soit à droite en fonction du terrain et de la disposition des locaux. Pour celle-ci, je pense que c'est de ce côté.
— Je vois rien.
— Alors peut-être au fond ou sur l'autre côté.

Le fond de la grange donne sur le bois, mais un petit chemin en fait le tour.

Il y a bien une petite porte : entrouverte ! Des objets doivent en cacher la vue de l'intérieur.

Soudain, la petite reçoit un flèche dans l'épaule, elle s'écroule. Alexius se baisse aussitôt. Une deuxième flèche se fiche dans le bois. Il tire la petite à l'intérieur de la grange. Il hurle ces indications.

— Un homme à terre, faites-le tour par l'extérieur, il est dans le bois derrière la grange. Il tire à l'arbalète.

Mansart, ressort de la grange au pas de course, conduit ses hommes jusqu'au bout puis observe le bois, avance accroupi jusqu'à cette maudite porte. Il voit la petite, évanouie, blanche comme un linge. Peu de sang semble sortir de sa blessure.

— Putain ! c'est Candice, elle était préposée au café. J'aurais pas dû l'amener, dit Mansart
— J'aurais pas dû lui demander de me montrer l'autre issue, répond Alexius.
— Mais non c'était une pause pipi ! rétorque le gendarme qui a remplacé
— Moi je n'ai pas de mea culpa à faire, je vais appeler les secours.
— Appelle aussi des renforts, trouve-moi des militaires pour ratisser le bois et les environs.

Il se tourne vers la petite.

— Oh ! Candice ! Réponds-moi. Qu'est-ce que je vais dire à ses parents… et à la hiérarchie…
— Celui qui a fait ça, dit Alexius, connaît bien les lieux et ce que nous avons découvert. Il a une arme sophistiquée. Tirer deux flèches rapidement avec une arbalète et surtout bien viser : il a une arme sophistiquée à deux flèches et doit s'entraîner régulièrement.
— Flic un jour, flic toujours ! répond Mansart

Une sirène d'ambulance se fait entendre, elle s'éloigne. Mansart et Alexius se regardent : la victime est encore en vie, la sirène ne sert qu'aux personnes encore vivantes.

Des infirmiers sont restés, ils arrivent, accompagnés du médecin des pompiers, une femme qu'il ne connaît pas. Ils prennent en charge la petite. Elle ausculte Candice.

— Hémorragie interne !

Elle effectue des gestes précis tout en s'adressant à Mansart.

— Je dois vous prévenir : le préfet arrive. Une autre ambulance aussi.
— Monsieur, une cellule va être mise en place, le psy arrive. Vous devriez allez au QG, votre place n'est pas ici, dit-elle en s'adressant à Alexius.
— Merci, répond-t-il sans plus d'explication.

Un psy non merci. Quoique… il se sent sonné comme un boxeur, et de plus un peu coupable pour la petite.

Les gendarmes, arme au poing, protègent l'endroit. Une personne de la scientifique arrive, avec sa petite valise, pour relèver les empreintes, l'ADN et certainement ensacher les flèches.

Mansart a préféré attendre un officier de la PJGN pour pénétrer dans le présumé souterrain. Il a également commandé un éclairage halogène conséquent et des torches puissantes.

Il s'aperçoit que la journaliste du Havre livre parle à tout le monde, l'air de rien, sans prendre des notes. En s'approchant, il remarque un enregistreur numérique dans sa main.

— Baillac, le périmètre ! Qu'est-ce que fait cette journaliste ici ! Elle se promène comme chez elle ! Sortez-la moi !

A peine la phrase prononcé qu'une camion télé arrive : FR 3. Il s'arrête. Une équipe en saute prestement, un caméraman et une interviewer fonce vers lui. elle semble déjà tendre le micro vers lui. Il lui fait un geste qui signifie non et il tourne le dos. Il prie pour qu'un évènement plus grave se produise et qu'ils n'aient pas les télévisions nationales sur le dos.

La journaliste s'arrête devant la bande jaune, jauge l'angle le plus favorable à une image choc. Elle tourne le dos à la scène, fait face à la caméra, remet ses cheveux en place, redresse le torse, prend un visage impassible et commence son commentaire.

— Nous sommes devant la grange où un corps a été découvert. La police scientifique, la gendarmerie et les pompiers sont sur les lieux. Une grande effervescence montre l'abomination commise sur une jeune fille. Est-elle de la région, nous ne le savons pas encore. Pour l'instant, les autorités ne veulent pas dévoiler les sombres détails de cette histoire…

Elle voit la voiture du préfet arriver sur les lieux. Elle fait signe au caméraman de la suivre. A grande enjambée dans cette herbe humide, avec des talons haut, sa démarche semble un peu ridicule. Elle se met sur le chemin du préfet sorti de sa voiture.

— Monsieur le Sous-Préfet, avez-vous une déclaration à faire ?

elle lui tend le micro.

— Pour l'instant, nous sommes dans les intentions liminaires. La rapidité des secours dépêchés sur place a permis de maintenir en vie la victime. Le pronostic vital est engagé, selon les sources médicales. Celle-ci ne pourra être interrogée avant un certain temps. Une conférence de presse sera organisée à la sous-préfecture du Havre avec le procureur de la République. Pour l'instant, je n'ai pas d'autres commentaires.
— A quel hôpital a-t-elle été emmené.
— Au plus proche, à Jacques Monod, établissement qui peut mettre en oeuvre tous les moyens médicaux en oeuvre. Je vous prie de me laisser passer, je dois prendre des nouvelles de la gendarme qui a été blessée.
— Quel est son nom ?

Le garde du corps repousse la journaliste qui manque de tomber en luttant pour tendre son micro. Le Sous-Prefet se dirige vers la grange en soulevant le ruban jaune.

La journaliste se retourne, dos à la scène, échevelée.

— Un rebondissement vient de se produire un gendarme féminin, selon le Sous-Préfet aurait été blessée. Nous ne savons pas encore en quelle circonstance.

Elle fait une pose.

— Dès que nous aurons plus de détails , nous reviendrons vers vous.

Elle fait une pose.

— Pour le montage, si j'ai un insert à faire, tu remontras au blanc précédent.

Elle fait le geste de couper, comme un ciseau, pour signifier au caméraman et au prochain monteur la fin de l'interview

— Tu me fais un plan des gendarmes, de l'intérieur de la grange. J'ai l'impression qu'il va falloir que tu sortes l'escabeau pour voir à l'intérieur. Tu essaies de m'avoir un plan sous-préfet et gendarme. Un gros plan d'un scientifique à l'intérieur ce serait pas mal. et si tu vois un fait nouveau ou intéressant, shoote ! Moi, je vais en régie pour savoir quelle grille on doit remplir. Ensuite, je vais aux nouvelles. D'abord, je change de chaussures, ces talons c'est une catastrophe à la campagne !

Le caméraman connaît bien son métier et il a déjà commencé à filmer quelques scènes.

Le préfet demande le responsable.

— Lefèbvre, va chercher le Maréchal des Logis !
— Il est même pas là pour m'accueillir ! Quelle chienlit. Alors ! Il vient ce rapport ?
— Mansart est avec la stagiaire qui a été blessée.

Bruit et voix viennent de la gauche, les gendarmes supportent la civière où git leur collègue. Deux infirmiers les devancent et ouvrent les portes de l'ambulance. Un autre porte haut la perfusion. Un troisième se dirige vers le côté conductuer et se met au volant. Pendant que le brancard est monté à l'intérieur du véhicule, il démarre, ouvre le deux tons et démarre dès qu'il en a l'ordre. Le caméraman ne manque rien de la scène.

Le Sous-Préfet se dirige vers Mansart. Celui exécute le salut militaire et lui serre la main.

— Au rapport, d'abord votre collègue, comment va-t-elle ?
— Difficile à dire, une hémorragie interne, très près du coeur, le médecin a confiance en sa jeunesse, pas plus !
— Aïe, c'est pas bon signe, c'est une auxiliaire ?
— Non, c'est un service civique.
— Que fait-elle là sur les lieux d'un crime ?
— C'est pas encore un crime, la victime est vivante. Elle était avec moi, une mission de prévention dans une école, on m'a appelé, je l'ai emmené.
— On va se faire remonter les bretelles tous les deux, une civique, c'est la poisse médiatique. Vous avez prévenu les parents ?
— Ca vient de se passer.
— Envoyez quelqu'un tout de suite, avec les medias, s'ils apprennent son nom, ils vont le balancer illico sur les ondes. Les parents doivent être prévenus par nous.
— Michaut, tu connais les parents de la petite, fonce chez eux.
— Bon, pour la découverte, comment ça c'est passé ?
— C'est un ancien flic qui l'a trouvé, reconverti en agent immobilier. Une chance, il a préservé les lieux pour qu'on ait le maximum d'indices. Dans l'équipe des scientifiques ont a une OSC, elle était en train de former l'équipe de BRONGON à de nouvelles techniques. Elle est là-bas, elle a découvert un passage souterrain. On attend la xxx pour y pénétrer, en attendant, elle relève tout ce qu'elle peut.
— La civique comment a-t-elle été blessée, vous ne me l'avez pas encore dit…
— Faut aussi que je vous explique des détails assez atroces concernant la victime. On va allez s'asseoir dans le fourgon, il y aura moins d'oreilles qui traînent.

Alexius se dirige vers les époux Bloss.

— Désolé pour cette triste journée. Vous avez fait vos dépositions ?
— Oui, répond le mari. On nous a permis de partir, mais notre véhicule est bloqué…
— Attendez, je vais vous arrangez ça.

Il se dirige vers un gendarme, lui montre le véhicule du couple et les voitures qu'il faudrait déplacer pour les laisser partir. Son attention est attiré par une silhouette en lisière de forêt.

— Vous avez vos jumelles ?
— Oui bien sûr.
— Discrètement, à vos trois heures, un homme en lisière du bois. C'est suspect.
— Le gendarme, discrètement, observe l'individu.
— Bougez pas, on y va.

Le gendarme se dirige vers le fourgon, y reste quelques instants, puis rejoint les quelques gendarmes derrière la grange. Apparemment, ils vont essayer de le prendre en tenaille.

Alexius va vers son véhicule, ressort du coffre son appareil photo sur lequel il a mis un objectif 90-135mm. Discrètement, il fait quelques prises de vue, genre paparazzi. Il remet l'appareil dans son coffre et sort la carte SFID. Il porte la carte à la personne qui étiquette les preuves. Ensuite va voir Mansart pour le lui dire.

— Monsieur le Sous-Préfet, je vous présente Alexius xxx, le découvreur. Alexius, tu nous donneras ta bobine.
— Je fais du numérique, c'est sur carte maintenant. Je l'ai déjà donné, elle est dans un sachet. Bonsoir Monsieur le Préfet.
— Il n'a pas l'air affecté, dit le préfet à Mansart
— Il en a vu tellement dans sa carrière, il accusera le coup plus tard, à froid.

Au loin des véhicules arrivent, certainement la PJGN.

— Maréchal des Logis, les spécialistes arrivent.
— Bien, ils vont prendre la relève.

PJGN : Police Judiciaire de la Gendarmerie Nationale

IRCGN : Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale

PTS : Police Technique et Scientifique

OSC : un officier sous contrat. Ne fait pas sa carrière dans la Gendarmerie, mais est recruté pour ses compétences techniques.


 

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