AX-Sommaire   Sommaire     édition centrale     upload     DIFF    Admin Tempo SEARCH

Retour à privé


Grands Textes

web

Période de poésie


Tous, ordre alphabétique

Tous, ordre temporel?

Les femmes en poésie?


Apollinaire, Guillaume

Banville, Théodore de?

Baudelaire, Charles

Cazotte

Chénier, André?

Chrétien de Troyes?

Corbière, Tristan?

Desnos, Robert?

Dierx, Léon?

Éluard, Paul?

Gautier, Théophile?

Gouges, Olympe de

Hugo,Victor

Jehan-Rictus?

Lamartine, Alphonse de?

Lautréamont?

Leconte de Lisle?

Mallarmé, Stéphane?

Ménard, Louis?

Molière

Musset, Alfred de?

Olympe de Gouges

Prudhomme, Sully?

Rimbaud, Arthur

Ronsard, Pierre de

Verlaine, Paul

Vigny, Alfred de?

Voltaire?

xxx

xxx

xxx

xxx

xxx

xxx

xxx

xxx

xxx

xxx

xxx

xxx

 
 

— Poésie —

La Tête de Kenwarc’h
Chant de mort gallois du V Ième siècle

Auteur : Leconte de Lisle
Recueil : Poèmes tragiques
Section : -
Description : -
Date : 1886
Historique : -
Longueur du texte : 1433
Nombre de mots : 283
Loin du Cap de Penn’hor, où hurlait la mêlée
Sombre comme le rire amer des grandes Eaux,
Bonds sur bonds, queue au vent, crinière échevelée,
Va ! cours, mon bon cheval, en ronflant des naseaux.

Qu’il est sombre, le rire amer des grandes Eaux !

Franchis roc, val, colline et bruyère fleurie.
Sur le funèbre Cap que la mer ronge et bat,
Kenwarc’h le Chevelu, le vieux loup de Kambrie,
Gît, mort, dans la moisson épaisse du combat.

Oh ! le Cap de Penn’hor que la mer ronge et bat !

Cris et râles ont fait silence sous la nue :
L’âme des braves vole à l’étoile du soir,
La tête de Kenwarc’h pend sur ma cuisse nue
Et d’un flux rouge et chaud asperge ton poil noir.

L’âme farouche vole à l’étoile du soir !

Oc’h ! Le corbeau joyeux fouille sa blanche gorge ;
Moi, j’emporte sa tête aux yeux naguère ardents.
Par lourds flocons, pareille à la mousse de l’orge,
L’écume, avec le sang, filtre à travers ses dents.

Voici sa tête blême aux yeux naguère ardents !

Je ne l’entendrai plus, cette tête héroïque,
Sous la torque d’or roux commander et crier ;
Mais je la planterai sur le fer de ma pique :
Elle ira devant moi dans l’ouragan guerrier.

Oc’h ! oc’h ! C’est le Saxon qui l’entendra crier !

Elle me mènera, Kenwarc’h ! jusques au lâche
Qui t’a troué le dos sur le Cap de Penn’hor.
Je lui romprai le cou du marteau de ma hache
Et je lui mangerai le cœur tout vif encor !

Kenwarc’h ! Loup de Kambrie ! oh ! le Cap de Penn’hor !


 

• ©Axaence • ContactInformations légales