2020, 21 avril, le réveil sonne. Réveil obligatoire.
Ajourd’hui, je suis de corvée : nettoyage des aéronefs. Je ne me plains pas, je suis affectée à l’extérieur. La journée est longue, je ne pense qu’au soir, à ce soir, à l’instant où je vais m’endormir, le casque sur la tête et à l’instant où je pourrais rêver.
Encore six heures. Voilà Maximilien le beau parleur qui s’avance vers moi.
— Outch ! Dit-il en me tapant dans la main.
— Outch ! Max.
T’as-vu Gaston ? Parait-il qu’il a fait des conneries ! Il est privé de rêve, je le cherche pour voir s’il déprime pas trop !
— Pas vu ! Qu’a-t-il pu faire ?
— Il a fumé dans le hangar à carburant ! Grave le mec ! Pas de cervelle.
— Oh le con ! Il aurait pu faire sauter la station, on se serait retrouvé encastré dans un anneau de Saturne !
— Tu l’as dit : il est con !
— Privé de rêve, dur ! Mérité quand même, il joue avec nos vies…
— Il avait rendez-vous avec sa fiancée ce soir.
— Dur pour elle !
— Je vais essayer de le trouver, j’y vais.
— A plus.
Le soir arrivé, je repense à cette journée, je me tiens à carreau moi ! Pas question de faire une connerie, mes rêves me sont indispensables pour supporter ce boulot au confin des mondes.
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Je me couche.
Je programme mon casque à 4 heures. J’ai un contact avec mon fiancé, pendant une demie-heure. Il m’a promis de me lire des poèmes et de me donner des nouvelles de ma famille. Pour les autres horaires je passe de enregistrements, mes préférés.
Tous les rendez-vous de mes rêves sont en vidéo, de 10 heures à 6 heures, je vis en rêve pendant mon séjour sur Alpha du Centaure. Dans 2 ans fini le service militaire, je retourne sur terre. Je pourrais me marier.
A continuer