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Chapitre 1
10 septembre 2013

Date : ©2014, Février
Longueur du texte : 14346
Nombre de mots : 2552

2h00.
Mardi.

Une brume envahie la chambre. Alioth grelotte de froid. Il tourne, se retourne. Le sommeil le quitte. Il se lève, hagard. Le froid est intense, il frissonne.

Il regarde le thermomètre, il est incroyablement bas. Une catastrophe a dû arriver à la chaudière ou elle est tout simplement éteinte.

Le chat est hérissé, terré sous un meuble, Alioth le rassure :

— T'inquiète pas, je vais la rallumer ou tu viendras au chaud sous l'édredon.

Bavard est tranquille. Il dort sous un voile posé sur sa cage, seule façon d'avoir la paix pour une nuit tranquille.

Alioth descend à la cave. Ouverture de porte, les gonds grincent, un peu d'huile demain leur feront du bien. Allumage de lumière. Descendre en regardant bien chaque marche et en se tenant à la rampe. Quand on est endormi, énumérer ce qui doit être fait, permet de ne pas faire d'impair. Alioth n'a pas envie de dévaler les marches pour avoir été imprudent.

La brume semble le suivre jusqu'à l'escalier.

Arrivé en bas, dans cette pénombre, Alioth se dirige comme un zombie jusqu'à la chaudière… qui est en marche. Tout semble fonctionner, il touche les tuyaux qui sont chauds. Le niveau d'eau est correct, l'eau chaude doit circuler dans les radiateurs. Il ne reste que le thermostat à vérifier ; mais s'il était baissé, la chaudière ne serait pas en route ; les tuyaux ne seraient pas chauds. Casse-tête du matin, enfin, plutôt de la nuit. Quelle heure est-il ? Il a oublié de regarder, seule la température l'a inquiété.

— Et zut, il va falloir que je me rendorme après toute cette gymnastique !

Il est maintenant bien éveillé. Quelque chose cloche, mais quoi ? Il se rend compte qu'il ne grelotte plus. Il ne fait pas froid ici. Comment deux pièces peuvent-elles avoir des températures si différentes. Il devrait faire plus froid ici, dans la cave.

Il remonte les marches, éteint, ferme la porte. Il est de plus en plus aux aguets.

D'autant qu'il fait beaucoup plus froid ici, au rez-de-chaussée. Le thermostat est à dix-sept degrés pour la nuit. Il touche le radiateur : il est chaud.

Le thermomètre est à huit degrés ! Il remonte le thermostat, histoire de ne plus sentir ce froid qui glace les os. Il va mettre un pyjama pour ce protéger, enfile sa robe de chambre et va se faire une boisson chaude.

A présent, son esprit est de plus en plus vif, il est deux heures quinze. Il essaie d'analyser la situation. Il voit Salomon qui s'éloigne de plus en plus de lui, ventre à terre, aussi penaud que s'il avait fait une bêtise.

Un esprit ? Une visite ?

Il ne voit pas d'autre explication "rationnelle".

Il se souvient d'un précédent quand il avait 18 ans. Ses parents lui avaient rendu visite de cette façon. Il en avait été tellement effrayé qu'il avait quitté la maison et fait un tour en voiture, en pleine nuit. Il se souvient des conseils de Varmusse après cette épisode «nbsp;Parle ! Quand tu auras énoncé le problème ou la raison de cette venue, le phénomène partiranbsp;».

Quel était le reste de ses conseils ?

«nbsp;Les revenants ont des manifestations qui leur sont propres. La chaleur et le froid sont une façon de se faire comprendre. Ce peut être des éléments essentiels des questions-réponses. Le froid leur permet de se manifester à nous. Le chaud peut servir à dire oui, le froid à dire non. Jouer à "chaud et froid", avec le "Je brûle ?" n'est pas anodin, c'est un savoir ancestral qui est transmis par ce jeu.nbsp;»

Il décide d'interroger l'esprit, une occasion à ne pas manquer si cette situation est la bonne.

— Esprit. On va rester dans le chaud et le froid. Pour répondre à mes questions : oui pour le chaud, non pour le froid.

Il se lance.

— Est-ce vous qui me contactez dans mes rêves ?

Un voile froid lui passe sur le visage. C'est assez désagréable.

— Etes-vous un homme ?

Toujours ce voile froid et deux coups dans les murs

— Etes-vous une femme ?

Deux coups.

— Etes vous un enfant ?

Deux coups. Il pense aux voisins, ils vont lui faire un procès pour tapage nocturne. La chambre mystique est insonorisée, pas le reste de la maison. Il pose une question qui lui semble incongrue.

— Etes-vous un animal ?

Deux coups avec une sensation d'une claque glacé, il a du givre sur les sourcils et les cils, les cheveux. Inquiet, il se permet une dernière suggestion en repensant aux coups multiples et vivaces de la dernière fois.

— Vous êtes plusieurs ?

Un sentiment de chaleur, le grive fond et lui coule dans les yeux. Il se lève, des "fourmis" courent le long des nerfs de sa jambe, il a dû trop se contracter et ses jambes sont mal irriguées.

— J'allais suggérer une entité mystique, heureusement que je n'ai pas posé cette question idiote, dit-il tout haut comme pour les défier après avoir eu si peur.
— Reprenons. Vous êtes plusieurs… avez-vous fait quelque chose de mal?

Un voile froid.

— Vous êtes du Havre ?

Un courant d'air chaud.

— Pour info, je préfère le souffle chaud. Si vous pouviez arrêter le froid, ça m'arrange. Pas de souffle veut dire non. Bon, où j'en étais, ils sont plusieurs, du Havre,…
— Avez-vous quelque chose à voir avec les lettres d'aujourd'hui ?

Chaud.

— Je ne dois pas y aller aujourd'hui ?

Rien.

—Seulement aujourd'hui ?

Rien.

— Je DOIS y aller aujourd'hui ?

Chaud.

— Demain ?

Chaud.

— Après-demain.

Rien.

— Autre chose ?

Chaud.

— Toutes les courriers sont valables ?

Rien.

— Vous voulez m'aider à choisir ?

Un long souffle chaud et un bon gros coup à abîmer son mur !

Alioth sent que la température redevient normale. Le froid intense a disparu. La visite semble terminée. Alioth pense que Varmusse va bien se moquer de lui quand il verra ces images.

Salomon est sorti de sa cachette. Il se balade et hume l'air, le sol, il demande à aller dans les bras d'Alioth. Surprise, il est mouillé, comme le sont ses cheveux. et glacé. Il va chercher une serviette de bain et le frictionne.

— Ils ne sont pas gentils avec nous, mon bébé. Viens je vais te sécher. Frotte serviette, frotte, réchauffe le p'tit gars qui a de l'eau sur les doigts. Frotte serviette frotte, les genoux, les pieds pour le p'tit gars qui a les épaules toutes trempées…

En même temps, il frictionne aussi ses cheveux. Il continue de cajoler Salomon :

— Les visiteurs du soir ont fait une bonne blague au chat noir. Il s'introduise dans la famille pour parler de leur histoire. Ils mouillent, ils givrent, ils tapent dans les murs, réveillent la maisonnée… voilà, tu n'es presque plus mouillé. Ne t'inquiète pas, bientôt ce sera fini. Toujours pas envie de changer de maître ?

Salomon le regarde. Alioth interprète ce regard comme une offuscation.

— Ok ! ok ! les chats n'ont pas de maître, vous êtes seulement des compagnons qui ronronnent.

Alioth baisse le thermostat, remet la serviette dans la salle de bain, range son verre et part se recoucher. Il défait son pyjama et rejoint Morphée le plus rapidement possible.

8h00.

Alioth se réveille en plein forme malgré la nuit agitée. Tout ce qu'il doit faire aujourd'hui le surexcite et lui donne une pêche d'enfer.

Il aurait bien aimé jeter un coup d'oeil à la vidéo de cette nuit, mais le timing de la journée est serré. Découvrir la vidéo avec Varmusse sera intéressant. Des éléments qu'il n'a pas vu seront peut-être présent… comme la petite lumière découverte par Varmusse.

Il sauvegarde tout de même les enregistrements, si des manifestations devaient avoir lieu en son absence, il préfère que tout soit propre et net.

Il téléphone à Varmusse et lui fixe rendez-vous début d'après-midi.

9h30.

Il part à la bibliothèque. Il espère y voir des ouvrages se rapportant à l'histoire des visiteurs.

Arrivé à la bibliothèque principale, il prend une plaquette informant de la classification des ouvrages. Il parcourt les allées, tranquillement, jouant au badaud. Il commence par le rez-de-chaussée. Il espère qu'un indice chaleur va le guider spirituellement et lui donner des éléments de réponse quant à la présence de ces défunts havrais.

L'idée d'un détournement de publicité lui vient «nbsp;Je baguenaude dans les rayonnages, un coup de pouce me ferait du bien !». Il sourit, même en pensée, il chante faux !

Il coche sur son document les endroits où il est déjà passé. Il devra revenir plusieurs fois, la tâche sera longue et il y a plusieurs bibliothèques au Havre.

11h00.

Il doit partir, et aller chercher les réponses au journal.

Arrivé à l'accueil, il montre le document portant son code. La jeune fille va chercher les courriers dans une autre pièce. Elle lui remet une pochon plastique assez bien rempli.

— Vous avez cent-quatre réponses. Votre annonce a vraiment bien marché pour le premier jour.

La jeune fille s'attendait à une mine réjouie, mais Alioth n'est pas enthousiaste : Le "trop" est arrivé. Il murmure un merci et repart avec son "fardeau". Le choix sera long et difficile. Les esprits vont être de la partie, et il prévoit que ce sera très fatigant. L'épisode de cette nuit le rassure tout de même, une aide de l'au-delà lui permettra de faire le bon choix. Ses pensées sont incongrues, il se voit téléphoner aux participants :

— Bonjour Madame, vous avez été tiré au sort par l'au-delà, le grand prix mystère vous est attribué…

S'il aborde la communication comme cela, il va faire fuir tout le monde !

Une petite faim. Il a décidé de s'octroyer une pause gastronomique. Il décide de déjeuner à la Voile Bleue. Il y a toujours de la place pour se garer et la vanille lui réussit quand il doit se concentrer sur ses travaux divinatoires. Il connaît ce restaurant depuis quelques années. L'année précédente, il se trouvait sur la promenade de la plage et ne travaillait qu'à la belle saison. Maintenant il peut profiter de leur excellente cuisine toute l'année.

14h00.

Alioth est repue et de fort bonne humeur. Varmusse arrive quand il met les clés dans la serrure, timing parfait. Il n'ouvre pas encore la porte, c'est lui qui aura la bise le premier.

Ils entrent, les animaux ne savent plus à qui dire bonjour en premier. La détresse et l'allégresse sont dans leur posture.

— Faites vos papouilles-bonjour, je prépare un café.
— Tu as été chercher les lettres ?
— Oui.

Varmusse le trouve très introverti, étonnant !

— Combien ?

Alioth ne répond rien. Il déverse le contenu du sac plastique sur la table.

Varmusse est étonné.

— Cent-quatre ! L'enfer est à notre porte ! dit Alioth.
— Comment va-t-on choisir ?

Varmusse regarde les lettres avec un regard vide, puis un affolement court dans ses yeux.

— Avant de s'occuper des lettres, je vais te narrer mes folies nocturnes.
— Une douce petite, pour une douce nuit ?
— Non, ILS étaient plusieurs.
— Quoi !
— Une bonne nuit sado-maso !
— Tu délires !
— Un nuit glaçon et tison !
— Tu te moques, tes nuits ne sont pas aussi débridées, ou alors c'est une première !
— J'ai failli t'appeler cette nuit…
— Merci de n'en avoir rien fait, si j'étais une tisane, je serais "nuit calme".
— J'espère que tout a été enregistré.
— Alioth est un pervers ! C'est nouveau !

Amusé Alioth prend un ton de présentateur télé.

— Je suis plusieurs, je ne suis pas là, je suis hot, je suis glacial, je suis, je suis, je suis…
— Taré ! répond Varmusse
— Perdu, je suis un esprit, je hante vos vies, je hante vos nuits…
— Ils font de ta vie un enfer ? questionne Varmusse.
— Gagné ! vous revenez en deuxième semaine… Je ne t'explique rien, tu regardes la vidéo pendant que je m'occupe de la cafetière.

Il clique sur le fichier et Varmusse découvre son aventure.

— Tu dors tout nu ? Je l'disais, ça commence comme un porno…

Quand Alioth arrive avec deux tasses, la vidéo se termine.

— Etonnant, tes parents t'ont transmis leur don. A moi, ce n'est jamais arrivé. Enfin, pas de façon aussi intense. Finalement, je ne regrette pas. Cette vie peut rapidement devenir un cauchemar. Mais je suis jaloux quand même, ce sont des aventures à vivre, des souvenirs à raconter.
— A raconter à qui ? j'ai pas envie d'aller en HP.
— Tu devrais aider la police. Ca t'évitera l'internement.
— Travailler sur commande, je ne crois pas en être capable. Cette nuit a été difficile, ce froid qui glace les os, j'ai même reçu une claque givrée ! J'aurai dû être charcutier-traiteur.

Alioth est nostalgique

— On choisit pas sa famille et encore moins ses dons ! lui fait remarquer Varmusse
— Bon, au boulot ! D'après Eux, ils vont me guider par le chaud et froid. Faut-il ouvrir les lettres ou les conserver fermées ?
— Si c'est Eux qui te guident autant les laisser fermées. Les ouvrir pourrait t'influencer ou te perturber.
— Tu prends le tas devant toi. Selon ce que je ressens, je vais faire trois tas, oui, non, rien.
— Ajoute un quatrième : confusion, si ce n'est pas très distinct.
— OK quatre tas, je vais chercher des feuilles pour me souvenir et ne pas tout mélanger
— On est prêt. Je ne ressens rien !
— et si on avait plus que quatre lettres ?
— Je préfère ne pas évoquer ce problème, on avisera en temps utile.

Ils attendent un peu. S'impatientent.

— Je te propose le pendule pour commencer. Qu'est-ce que tu en penses, dit Varmusse.
— OK ! Cela ne peut pas être inutile. En attendant que les FEIGNANTS se manifestent, dit Alioth sur un ton excédé
— On n'insulte pas les esprits, Alioth !
— Ben voyons, ils ont le droit, EUX, de m'en faire voir de toutes les couleurs, et moi pour un petit mot, j'insulte ! Ce n'est quand même pas moi qui suit aller les chercher !
— Un peu quand même, tu es médium de métier.
— Pour que ce soit un métier, il faut un tant soit peu gagner sa vie, où sont les espèces sonnantes et trébuchantes de la cassette d'Harpagon ?

Un temps de silence.

— Apparemment, les invectiver ne les fait pas venir plus vite, reprend Alioth. Allez, on passe au pendule. Il se lève et va prendre sa collection de pendule et un support qu'il a fabriqué lui-même, celui-ci est en métal.

Le reproche fait aux médiums est de diriger le pendule eux-mêmes, soit volontairement, soit par micro-oscillation de leur bras. Alioth a beaucoup réfléchit sur ce sujet.

Varmusse trouve qu'Alioth n'est pas assez concentré, il le laisse boire son café et lui servir d'assistant.

Varmusse énonce les conventions.

— Le pendule tourne dans le sens des aiguilles d'une montre c'est favorable. Dans l'autre sens, le courrier est éliminé.

Alioth prend une lettre au hasard dans le tas, la place sous le pendule.

Varmusse se concentre.

en cours d'écriture.


 

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