AX-Sommaire   Sommaire     édition centrale     upload     DIFF    Admin Tempo SEARCH

Poésie

en cours d'écriture (1er jet)

Les 321 - Chapitre 1er

6 septembre 2013

7 septembre 2013

8 septembre 2013

9 septembre 2013

10 septembre 2013

Le saigneur (adulte)

Chapitre 1 - Partie 01

elle

Chapitre 1 - Partie 01

Poésie

Enfant

Textes courts

Nouvelles

Textes divers

Liens

Informations légales

Contact

Autres écrivains

Plus



Sites amis

Greg Kehr, photographe

Béatrice Hilaire, peintre

Temps Libre, association

Daniel Fondimare, peintre

Raymond Gosselin, sculpteur

Nathalie Letulle, Peintre


Temporaire

Tous les textes présents sur ce site sont protégés par les copyrights de leurs auteurs respectifs

 
 

Chapitre 1
8 septembre 2013

Date : ©2014, Janvier
Longueur du texte : 6955
Nombre de mots : 1228

2h00.
Dimanche.

Alioth rêve. Une voix d'homme plaintive.

— Rosa, je veux ma Rosa… Je ne t'ai pas abandonnée. Viens me chercher !

Puis une voix de jeune femme.

— Suivez-moi, je vais vous aider.

Et le chœur murmure.

— Attention à l'anniversaire…

Le rythme des images qui se succèdent est obsédant, rapide, hypnotique. Alioth se réveille d'un bond tout en sueur, son esprit ne peut plus supporter cette frénésie d'images, il halète, il a soif, il est épuisé ! Un poids d'une tonne est sur ses épaules. Il respire méthodiquement pour que son cœur ne bondisse pas hors de sa poitrine, il a une locomotive à plein régime dans sa cage thoracique. Il lui semble que ses os font caisse de résonance à ce rythme endiablé.

— Vite prendre des notes.

Alioth cherche sur la table de nuit.

— Où est mon cahier ?

Il se souvient qu'il l'a laissé sur son bureau.

— Bougre d'andouille s'admoneste-t-il.

Il se lève péniblement. Voulant atteindre l'interrupteur à l'entrée de sa chambre, il se cogne le petit doigt de pied, sur le chambranle tout en appuyant sur le bouton.

— Wahouhhh !

De douleur, il saute à cloche-pied jusqu'à son bureau.

Salomon toujours apte à se réveiller rapidement, l'observe. Alioth est tout nu, ses attributs masculins sautille allègement au rythme de ses sautillements.

— Un nouveau jeu ?

Le chat est à l'affût, mais trop tard, Alioth s'est assis à son bureau. Les jurons qu'il prononce sous le coup de la douleur ne seront pas répétés ici, de telle grossièreté ne sont même pas à mettre dans les oreilles de Salomon. Mais oups ! Bavard a de la mémoire, mais il ne répète que :

— Putain de sarrazzzinnnnn !

Pour terminer par son expression favorite.

— Chat noaaaarrr… Baazaaaaard…

Tout cela concomitamment avec Alioth qui d'une main se touche le quintus et de l'autre attrape son carnet de notes et son crayon.

Salomon miaule d'impatience, il veut grimper sur les genoux d'Alioth qui tente de l'en empêcher avec un :

— NON ! très ferme.

Salomon est trop excité, il veut jouer ! Alioth pousse un :

— STOP ! Je veux du silence !

Pour lui, le stress de sa vision, le mal de chien que lui inflige son orteil, les deux joyeux drilles qui lui vrillent les oreilles, c'est trop ! Il aspire à une concentration qui lui permette de coucher sur le papier ce dont il se souvient, le plus vite possible et surtout retrouver la chaleur bienveillante de son lit.

Il écrit sans relire tant il est excédé de sa maladresse. Ce n'est pas contre ses tendres compagnons qu'il aurait dû crier mais contre sa bêtise de ne pas avoir allumer sa lampe de chevet et surtout, s'il remonte les évènements, de ne pas avoir mis son carnet à l'endroit habituel, avant le coucher.

La douleur est moins forte, il ne boitille qu'un peu. Il avale tout de même un médicament, histoire de ne pas avoir à se relever et surtout pour ne pas se laisser envahir par la douleur

— Il faut que le sommeil vienne vite pour que je retrouve ma sérénité. Comment j'ai fait pour me souvenir du nom de mes doigts de pied ?

Et il les énumère comme s'il comptait les moutons.

— hallux, secundus, tertius, quartus, quintus.

Alioth le bienheureux s'est endormi.

8h00.

Alioth se lève de bonne humeur. Il éprouve encore une petite douleur mais rien de comparable à celle de cette nuit. Il n'a que peu de temps pour se préparer et se rendre au déjeuner prévu chez Varmusse avec quelques amis. Il doit faire la connaissance de deux personnages haut en couleur : des clowns parisiens qui de temps en temps rendent visite à sa belle région, la Normandie.

Varmusse est un épicurien et sa table est toujours pleine de découverte, pleine de nouveaux produits. Il aurait pu devenir un chef étoilé si sa vocation n'était pas les sciences occultes et leur vulgarisation dans un petit journal qu'il avait créé avec les parents d'Alioth. C'est ce genre de dimanche qu'apprécie Alioth. L'amitié y est intense et la vie pleine de saveurs.

Arrivé chez Varmusse, Alioth est accueilli avec chaleur. L'apéritif (sans alcool) coule à flot, les cocktails de fruits qu'invente Varmusse sont vraiment excellents. Le préféré d'Alioth est pomme-concombre avec un soupçon d'anis étoilé. Après lui avoir tendu son verre, Varmusse retourne en cuisine et laisse Alioth avec ses invités. Pierre et Sandrine, deux amis de longue date, se sont récemment mis en couple. Les deux autres personnes sont Bob et James, les deux clowns lui semblent très sympathiques. Alioth désire en savoir plus sur eux.

— Vos noms sont d'origine américaine ?

Les deux jeunes gens se regardent et paraissent s'amuser de la question.

— Nous sommes du Neuf Trois, nos véritables prénoms sont Omar et Fred… C'était déjà pris ! C'est d'ailleurs cette similitude qui nous a rapproché. Indique Bob.

James donne plus de précisions.

— Nous ne pouvions pas rivaliser, mais nous sommes dans le même cas de figure un noir ami avec un blanc… Nous avons soigneusement cherché des prénoms qui conviennent à nos scénarios : le clown blanc et l'auguste.

James fait une pose et reprend la parole.

— Moi, de peau noire, je suis le clown blanc, pour le sérieux ancestral de ce personnage, nous avons retenu le prénom de James. Ce prénom accentue le sérieux de mon rôle, interdit de se moquer du clown blanc.
— Pour moi, qui suit l'auguste…

il met la main dans sa poche, en ressort un nez rouge, et s'en travestit.

— …le prénom de Bob nous a semblé sympathique et pouvant être moqué, être l'objet de farce ou paraître gauche, maladroit, incompétent. Un prénom à une syllabe était intéressant car il peut être dit d'un ton cinglant : BOB ! Ou encore d'un ton mielleux : Booooooob, et même condescendant : Bauuuuub .
— Et le mien : James, peut être facilement prononcé à l'anglaise : Jaiaiaimes, ou encore bêlé Jê-ê-ê-ê-êmes. Nous avons testé plusieurs prénoms lors de jeux de scène pour retenir ceux qui collaient le mieux à nos personnages. Et la mayonnaise a bien pris, le duo fonctionne bien, les prénoms aussi. Nous sommes pas mal demandés, les contrats commencent à affluer.
— C'est excellent tout ça, j'espère vous voir sur scène ! répond Alioth, admiratif de ces réflexions sur leur parcours.

Alioth se tourne vers Pierre et Sandrine.

— Et tous les deux, comment va votre nouvelle vie de tourtereaux ?
— Idyllique jusqu'à ces derniers jours. Sandrine s'occupe depuis peu d'une tante dont le mari vient de se tuer en voiture en des circonstances exceptionnelles. Nous l'entourons autant que nous le pouvons, elle est inconsolable. Nous lui avons parlé de toi, il est possible qu'elle te contacte, dit Pierre.

Sandrine pousse un grand soupir de tristesse.

— Je me fais du souci pour elle, ils formaient un couple très uni.

Varmusse vient interrompre cet aparté pour leur demander de passer à table.

Le déjeuner fut excellent, Alioth pensait de temps en temps à son rêve de la nuit, mais il avait encore du temps avant de s'y plonger plus sérieusement. L'atmosphère était à la détente et il en profitait : Carpe Diem.


 

• ©Axaence • ContactInformations légales