Aurora
Adulte
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— Textes-courts — 027 —
Séleina
Le tour du monde des sensations
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| Réflexion et inspiration :
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| Textes pour adultes
| Principe :
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| Contrainte :
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| Date :
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| Avril 2014
| Longueur du texte :
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| 2132
| Nombre de mots :
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| 369
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| Mon tour du monde, voyage épique, j’y découvre mes souvenirs, souvenirs des contrées de ton corps qui était un monde en moi. Le grain de ta peau vallonnée, semblable au sable de la Dune du Pyla que j’escaladais en rêve. Les effluves épicés des gouttes de sueur perlant sur mes doigts, m’évoquaient les fumeroles brulantes de ce château de coton où séquestrée, tu hurlais de plaisir, cette citadelle a pour nom Pamukkale la turque. Le velours de ma langue infinie se lance à travers la route de la soie atteignant ta forêt touffue, d’où le buisson ardent émerge, dépassant les séquoias de Californie. Le spectre lumineux de ton âme se découvre au sommet du Jotunheim et tu t’offres à nouveau à moi depuis cette montagne d’où s’élance à son point culminant un pont arc-en-ciel, chemin de notre jouissance vers l’île Mytilène de Sapho. Tu mangeais la toison de mes aisselles, tu dévorais mes pieds jusqu’à mes pliures de genoux, usées par tes dents, mes jambes que tu rencontrais sur la Chaussée des Géants d’Irlande. Ma rivière d’argent jaillissant sur tes yeux qui entrevoyaient, me disais-tu, la chute d’Iguacu au Paraguay, dans laquelle tu te baignais. Tu léchais la courbe accidentée de mes hanches imparfaites telles les roches usées de Katajuta où les aborigènes devinaient nos ébats cachés, dans ce temps du rêve extensible. Quelle folle serais-je si je m’interrompais d’ouvrir ce fruit charnel, cette grenade mûre qui explosait dans ma bouche en pleine étale du souk d’Izmir où des regards voyeurs, désapprobateurs ou complices, contemplaient nos corps nus colorés de fruits. La pointe de ton nez audacieux jouait avec mes auréoles et moi je titillais de plus belle ta perle de nacre semblable à celle des jeunes filles de Tahiti. Seras-tu assez persévérante pour te perdre définitivement dans ma chevelure cabrée comme une pouliche farouche du haras de Deauville ? Nous ne faisions qu’une avec nos ombres chahutées, elles étaient le lien invisible entre la France et la Turquie. Enfin, après plusieurs jouissance successives, nous fûmes fourbues, souriantes, heureuses ; tête-bêche dans le berceau du monde : L’Asie Mineure.
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